mercredi 22 décembre 2010

b) La culture allemande se libéralise et s’exporte


           A la chute du mur, le génie berlinois peut enfin s’exprimer. D’un point de vue artistique, la réunification a permis aux artistes de produire et de vendre librement.
Le Tacheles, situé a l’angle de Friedrichstr. et de Oranienburger str. et anciennement utilisé comme salle de spectacle et de refuge pour les soldats, devient, lors de la séparation des deux Allemagnes, le repère de nombreux artistes allemands. Aujourd’hui encore, 20 ans après la réunification des deux états, il s’agit toujours d’un lieu de rencontre et de création pour les artistes du monde entier ce qui traduit une certaine libéralisation et une importante mondialisation dans l’art allemand.

           Les berlinois, ayant le sens pratique, ont réutilisé la station de S-ban de Friedrichstr, autrefois utilisée comme point de passage entre l’est et l’ouest, afin d’en faire une salle de spectacle. Les allemands de l’est ont donc une réelle volonté de montrer leurs acquis et leur savoir-faire malgré leur difficile insertion dans le capitalisme.

           A Berlin, la mode architecturale est au cube contemporain alors qu’elle était aux immeubles gris et tristes sous le régime communiste en RDA. En moins de vingt ans, Berlin a été métamorphosée au niveau de ses constructions : construction d’un centre d’affaires démesuré, tout en verre, traversé d’arcades, où les gens aiment flâner dans les restaurants au bord des lacs artificiels. A travers l’architecture, on perçoit la victoire du capitalisme sur le communisme. En effet, les tours immenses (Sony Center et sa gigantesque coupole) pointent vers le ciel en l’honneur de la gloire du capitalisme. Les immeubles, tous semblables, qu’il y avait en RDA sous le régime communiste ont disparu ; englobés par les hauts immeubles en verre.


        Sur Unter den Linden, la grande avenue du centre de Berlin, la différence depuis les vingt dernières années est saisissante.  Le mur gris et sale, les barbelés rouillés, les immeubles sombres, les hôtels vides ont laissé leur place à une vue imprenable  jusqu’à la colonne de la Victoire, aux façades ravalées, aux vitrines des grands magasins qui attirent les touristes comme dans toutes les grandes villes d’Europe. Starbucks et MacDonald sont à Berlin aussi très présents, tout comme les boutiques Dior, Chanel, Prada, Escada, etc.… Ces boutiques de grandes marques, inexistantes en RDA se sont peu à peu imposées après la réunification dans l’Est de la capitale.


           Berlin emploie son énergie à gommer les symboles de la puissance politique. Le nouveau ministère des affaires étrangères ressemble plus à une galerie marchande qu’à un ministère. Tout le monde peut y flâner ou y boire un café. De même, les bureaux et les logements des députés ont l’allure d’un Grand hôtel ; chose qui aurait été impensable sous le régime communiste. La culture occidentale a donc bel et bien dominé la reconstruction de la capitale au détriment de l’architecture du bloc soviétique.



                    La DEFA (Deutsche Film AG) était, lors de la séparation, le studio d’état du bloc soviétique en Allemagne.  Sur cette période, la DEFA a produit environ 700 long-métrage, 750 films d'animation et 2250 courts-métrages. Elle a aussi réalisé le doublage d'environ 8000 films.
                       Dès 1945, les soviétiques ont une réelle volonté de relancer la production cinématographique en Allemagne de l’est notamment comme support de propagande. La DEFA est fondée en 1946 et reprend les ateliers de l’Universum Film AG dans le quartier de Babelsberg à Potsdam. En 1950, peu après la fondation de la DDR (république démocratique allemande), l'entreprise devient propriété de l'État est-allemand puis est réorganisée en plusieurs « Volkseigener betrieb » : le cinéma se libéralise.




                    Ce cinéma de propagande est-Allemand, glorifiait les prolétaires dans la lutte des classes : Les soviétiques inventent une réalité sociale, à savoir le bonheur des allemands de l’est. A la chute du mur, le cinéma est d’abord un moyen de parler d’événements historiques qui n’ont toujours pas donner lieu a des projections : le régime nazie, la divisions de l’Allemagne etc. puis,  le cinéma devient un moyen d’exprimer une certaine nostalgie de l’Allemagne de l’est grâce à des films comme Good Bye, Lénine ! (2003) de Wolfgang Becker, Sonnenallee de Leander Haussman (1999). Ces films ont connus un succès international : Le cinéma s’exporte.
               L’Allemagne retrouve donc une unité culturelle libérale.